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[tombeau]
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faut citer encore quelques-uns de ces monuments en forme de niches ou chapelles, mais avec effigies des morts posées sur le sarcophage. Dans le collatéral du chœur de la cathédrale de Rouen, il existe un de ces tombeaux, appartenant à un évêque, qui date de la fin du XIIe siècle, et qui est d’un très-beau travail. Ce monument ne présente d’ailleurs aucune particularité remarquable. La statue du prélat est couchée sous une arcature surmontée d’un gâble peu élevé. Comme toujours, ce tombeau était peint.

En voici un autre (fig. 10)[1], qui était placé à Fontevrault, contre le mur du bas côté, à la droite du maître autel (côté de l’évangile). C’était celui de l’évêque Pierre de Poitiers (XIIIe siècle). La statue, couchée sur un lit drapé, est entourée de figurines en ronde bosse représentant les religieux assistant aux funérailles de l’évêque. Parmi ces religieux, on distingue l’abbesse de Fontevrault et un abbé, tous deux tenant la crosse, signe de leur dignité. Les autres personnages portent des croix et des cierges. La chasuble de l’évêque était d’un bleu verdâtre, aux croisettes d’or, doublée de rouge ; sa mitre blanche avec un bandeau rouge, l’aube blanche, l’étole verte, les chaussures noires. L’abbesse était vêtue de noir, et les religieux, les uns de blanc, les autres de vert, se détachant sur un fond rouge. Une arcature couvrait le sarcophage,

  1. Collect. Gaignères, Bibl. Bodléienne d’Oxford.