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beaucoup plus tard, furent traités comme on traite la peinture opaque. Les traditions du XIIe siècle persistèrent dans certaines provinces jusque vers le milieu du XIIIe siècle. Si, dans l’Île-de-France et en Champagne, l’art du verrier penche vers l’étude plus attentive de la nature, en Bourgogne, par exemple, on retrouve encore, au milieu du XIIIe siècle, des traces de ce dessin et de ce modelé gréco-byzantin. Les vitraux de Notre-Dame de Dijon, ceux de Notre-Dame de Semur, qui datent de 1240 à 1250, qui, par conséquent, sont contemporains de ceux de la sainte Chapelle de Paris, ont un caractère archaïque perdu déjà dans les provinces françaises. Ce saint Pierre (fig. 28) tiré d’un vitrail de la chapelle de la Vierge de Notre-Dame de Semur (Côte-d’Or) nous fournit un exemple de la continuation peu altérée des procédés de dessin du XIIe siècle.


D’ailleurs ces vitraux sont exécutés avec un soin minutieux. Les artistes redoutent les grandes surfaces des lumières ; ils multiplient le travail des plis des draperies, les traits, pour atténuer l’effet de la coloration translucide ; il en résulte une harmonie un peu sourde, mais d’une valeur soutenue. Les verres choisis par cette école sont particulièrement beaux et épais, d’une coloration veloutée. Malheureusement