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[voûte]
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au-dessus de l’extrados des voûtes, lorsque ces arcs avaient des ouvertures très-différentes, il fallait, ou que leur brisure donnât des angles très-différents, c’est-à dire que les uns fussent très-aigus, les autres très-obtus, ou que les naissances de ces arcs fussent placées à des niveaux différents[1]. C’est ce dernier parti qui prévalut, car les constructeurs cherchaient à donner aux arcs en tiers-point d’un même édifice, — au moins pour les arcs-doubleaux, formerets et archivoltes, — des angles de brisure à la clef qui ne fussent pas trop inégaux. Les naissances de ces divers arcs furent donc une de leurs plus grandes préoccupations.

Le chœur de la cathédrale de Narbonne, commencé à la fin du XIIIe siècle et conçu évidemment par un maître très-habile, présente, sous le rapport de la construction des voûtes, de précieux renseignements[2]. Le dernier pilier des travées parallèles à l’axe du chœur, qui commence les travées rayonnantes, est disposé rigoureusement et le plus économiquement possible pour recevoir les arcs qu’il doit porter.


La figure 41 donne la section horizontale de ce pilier sous les voûtes du collatéral. L’archivolte de la partie parallèle à l’axe du chœur occupe

  1. Voyez, à ce sujet, à l’article Construction, le chapitre Voûte.
  2. Voyez Cathédrale, fig. 48. La cathédrale de Narbonne est singulièrement pauvre en sculptures. Il semble que le maître de l’œuvre ait concentré toutes ses ressources pour obtenir une construction irréprochable comme conception et comme exécution.