Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance (1873-1874), tome 5.djvu/212

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Sous le règne de Charlemagne, les baudriers sont portés bas, non plus autour de la taille, mais à la hauteur des bauches, et devaient être fixés, par conséquent, au corselet qui couvrait le torse ; ils étaient faits de peau avec plaques de métal. Cette mode était, d’ailleurs,

admise à Byzance dès avant le viiie siècle, ainsi que le prouvent deux statues de porphyre de facture orientale qui sont posées à l’un des angles de l’église Saint-Marc à Venise (côté sud) (fig. 3). Ces deux personnages, qu’on prétend représenter des empereurs d’Orient, et qui ont été apportés d’Acre, sont armés.

Celui que donne la figure 3 est vêtu d’une cotte d’armes, de peau, semble-t-il, rembourrée de la poitrine aux lombes, avec ceinture à la taille et baudrier à la hauteur des hanches, auquel l’épée est suspendue par un crochet (voyez en A), suivant la méthode antique romaine, ou par un anneau, puisque aucune ligature n’entoure le fourreau. La double jupe de la cotte d’armes est piquée verticalement, ainsi que les arrière-bras, protégés par trois épaisseurs de peau ou d’étoffe. Des bossettes garnissent les épaules. La ceinture et le baudrier sont ornés de plaques de métal et peut-être de pierreries, ainsi que le fourreau de l’épée.

Plus tard les baudriers forment un angle par devant, et sont retenus à la hauteur des reins par une ceinture à laquelle ils s’attachent.