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étendre ici sur ce détail de l’armure de plates, qui revient souvent dans les articles du Dictionnaire (voy. Armure, Corselet, Cuirasse, Dossière, Pansière).


BRAIER, s. m. (braieul). Baudrier d’étoffe, de soie habituellement. (Voy. Armure).


BRANC, s. m. (brand, brans). Épée. Brans viennois, pavinois, c’est-à-dire provenant des fabriques d’armes de Vienne et de Pavie. L’épée se portait souvent, en combattant, pendue à l’arçon de la selle :


« Li quens voit le baurhant devant lui aresté,
U li (loi branc [lendoient à l’archon noielé[1]. »


Il est même ici question, comme on le voit, de deux épées :


« Richars gete la lance, trait le branc d’acier cler[2]. »


(Voyez Épée.)


BRASSARD, s. m. (brachèles). Ce fut pendant la seconde moitié du xiiie siècle que l’on ajouta sur les manches du haubert de mailles des garnitures d’acier qui préservaient les bras (voyez Arrière-bras, Avant-bras). Mais on ne donne le nom de brassards qu’aux armures de bras, articulées et solidaires, de l’épaule au poignet. Or, ce n’est qu’à la fin du xive siècle que cette manière de couvrir les bras est généralement adoptée, en même temps que les armures complètes, c’est à-dire entièrement faites de lames d’acier assemblées et couvrant tout le corps. Cependant déjà, en France, des statues tombales du milieu du xive siècle nous montrent des brassards caractérisés et complets. Nous pouvons citer, entre autres, la statue de Charles, comte d’Alençon, tué à la bataille de Crécy[3] Ce brassard (fig. 4) se compose de trois pièces principales. Une pièce d’arrière-bras à charnières, et dont l’épaule passe sous la cotte de peau qui recouvre le haubert ; le canon d’avant-bras à charnières et la cubitière avec pièces de recouvrement, deux sur l’arrière-bras, deux sur l’avant-bras. Ces pièces étaient retenues ensemble par des

  1. Fierabras, vers 1445 et suiv.
  2. Ibid., vers 4150.
  3. Déposée aujourd’hui dans l’église de Saint-Denis (marbre), provenant des Jacobins de Paris.