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xve siècle apporta une rare perfection et souvent même un grand luxe dans la façon des chanfreins.

« Le chanfrein que portait le cheval du comte de Saint-Pol au siège d'Harfleur, en 1449, était estimé 30 000 écus.

Le cheval du comte de Foix, lors de son entrée dans Bayonne reconquise par Charles VII, en avait un d’acier, orné d’or et de pierreries, prisé 150 000 écus d’or[1]. »

On fabriquait aussi, pendant les xive et xve siècle, des chanfreins en cuir bouilli, avec agréments et bossettes de cuivre, d’argent ou d’or.

Il y avait les chanfreins à vue et les chanfreins aveugles, c’est-à-dire qui cachaient les yeux du cheval, de manière qu’il ne pût voir devant lui. Ces derniers chanfreins étaient surtout destinés aux joutes, pendant lesquelles il était très-important que le cheval ne déviât pas de la ligne sur laquelle on le dirigeait et ne fît pas manquer le coup de lance par un écart.

  1. Voyez Du costume militaire des Français en 1446, par M. René de Belleval.