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Il existe d’admirables chanfreins de la fin du xve siècle et du commencement du xvie, comme pièce de forge, repoussé, ciselure, niellure ou damasquinure. Ne pouvant guère séparer le chanfrein des autres pièces de l’armure du cheval, nous renvoyons aux article Harnois, Têtière.


CHAPEL, s. m. (capel de fer, chapeline, hanepier). Le chapel, habillement de tête, n’est autre chose qu’une cervelière avec bord plus ou moins saillant tout autour du crâne.

Cette coiffure militaire remonte à une haute antiquité. On la voit figurer sur des monuments grecs et romains, et le moyen âge ne cessa guère de l’employer.

La forme la plus ancienne est celle d’une bombe avec rebord régulier peu saillant, renforcé d'un ourlet. Au xiie siècle, on posait ce chapel sur la coiffe et le camail de mailles, qui ne recouvrait pas entièrement cette coiffe (fig. 1[1]).

Les gens de guerre portaient alors aussi des chapels de cuir bouilli :

« Chapel ot en son chief d’un cuir qui fu bolis
Et d’un gambeson ert estroitement veslis[2]. »

Pendant le cours du xiiie siècle, il est souvent fait mention du chapel de fer, qui était plus maniable, moins lourd et étouffant que le heaume. Joinville fait mention plusieurs fois de cette coiffure :

V. — 34
  1. Manuscr. Biblioth. nation., Psalm., latin (premières années du xiiie siècle).
  2. La Conquête de Jérusalem, chant IV, vers 2779.