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[ DOSSIÈRE ]
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permettait d’ouvrir le vêtement pour y introduire le torse. Des bretelles de cuir reportaient une partie du poids de ces cuirasses sur les épaules. Le dernier rang de plaques recouvrait la ceinture de la braconnière, qui s’ouvrait en deux et se bouclait latéralement (fig. 2[1]).

Mais il est utile de dire comment étaient fixées ces plaques dont il est fait mention à plusieurs reprises dans les articles du Dictionnaire (partie des Armes). Les plus anciennes, parmi ces armures, paraissent composées de plaques rectangulaires un peu plus longues que larges, et ayant environ 7 centimètres de longueur sur 4 à 5 centimètres de largeur. Chacune de ces plaques était percée de cinq trous, trois en tête et deux latéralement (fig. 3), ainsi qu’on le voit en X. Elles étaient posées ainsi que l’indique le tracé D. Les rivets qui réunissaient ces plaques au vêtement de peau prenaient deux épaisseurs de métal dans les trous a, b, ainsi qu’on le voit en a’, b’, tandis que les rivets n n’en prenaient qu’une. Ainsi pouvait-il y avoir une certaine flexibilité dans ce revêtement de fer. On voit en f et f’ les sections indiquant le recouvrement de ces plaques dans le sens vertical et horizontal. Tous les rivets se trouvaient cachés. Toutefois ces armures ne présentant pas assez de flexibilité, on adopta le système tracé en V. Les plaques furent posées comme des tuiles ; chacune d’elles était percée de quatre trous, trois en tête et un vers le milieu. Un des trous, celui i, était oblong, afin de laisser du jeu au rivet central, qui empêchait les plaques de se relever. Chacune de ces plaques, n’ayant plus qu’un seul rivet commun à deux plaques, avec

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Tite-Live, français (1395 environ).