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[ DOSSIÈRE ]
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un trou oblong dans l’une d’elles, pouvait suivre les mouvements du vêtement de peau.

On voit en P le rivet grandeur d’exécution, les deux plaques avec le trou gai de celle de dessous, et la peau en h. Un des rivets restait apparent. On voit beaucoup de ces plaques dans les armures de la fin du xixe siècle[1].

Il est encore une autre combinaison de ces plaques de fer assemblées sur des vêtements de peau, et qui consistait en des lamelles de 8 centimètres environ de long sur 4 à 5 centimètres de large. Chaque plaque était percée de trois trous à la tête et d’un trou latéral. Un lien de nerf de bœuf ou de corde à boyau rattachait ces lamelles au vêtement de peau, ainsi que l’indique la figure 3 bis. Ce nerf passait en même temps dans le trou milieu de tête et dans le trou latéral de la plaque sus-jacente, afin d’empêcher son relèvement. Ces nerfs étaient tous masqués. En A, est tracée une plaque ; en B leur assemblage ; en E, le nerf-lien ; en C, la section sur ab. Les plaques étaient quelque peu biseautées d’un côté, pour appuyer les rives sur les surfaces et laisser la place des liens.

Cependant, vers 1350 déjà, quelques riches gentilshommes portaient ce qu’on appelait des curasses closes, c’est-à-dire composées de deux pièces de forge (fig. 4[2]). Ces exemples sont toutefois rares, les armuriers n’ayant pas encore façonné des plates d’une grande étendue.

  1. Le musée de l’arsenal de Tzarskoé-Sélo conserve un certain nombre de ces plaques de fer encore assemblées.
  2. Manuscr. Biblioth. nation., Tite-Live, français, dédié au roi Jean (1350 environ).