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[ ÉCU ]
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mailles, des grèves et genouillères d’acier et même des cuissots peu développés (voy. Cuissot, Genouillère, Grève).

Il n’était plus nécessaire que la pointe de l’écu couvrit le genou gauche, on diminua donc la longueur de celui-ci, tout en lui conservant sa largeur. C’est alors que les écus commencent à être régulièrement armoyés (fig. 9[1]).

On observera que si cet homme d’armes n’a point de grèves aux jambes, il est muni de grandes genouillères d’acier. Son écu porte un lion rampant héraldique. Les écus de la fin du xiiie siècle sont presque aussi larges que hauts, c’est-à-dire qu’ils circonscrivent un triangle équilatéral, ou peu s’en faut, et n’avaient guère plus de 60 centimètres de largeur sur 60 centimètres ou un peu plus de longueur. Étant peints aux armes de celui qui les porte, ils ne sont plus orlés de métal apparent et le champ du blason couvre toute la surface. Ces écus possèdent toujours la guige pour les suspendre au cou, et les enarmes ne se composent plus que de deux courroies (fig. 9 bis), l’une pour passer le bras, l’autre pour être saisie par la main.

À la fin du xiiie siècle et au commencement du xive siècle, les blasons peints sur les écus étaient bien lisibles, d’un beau style, largement dessinés, de telle sorte qu’on pût les voir de loin. Nous donnons, planche VI, plusieurs de ces blasons.

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Dictis de bello Trojano, et T. Livin Decades (1260 environ).