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[ ÉCU ]
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Lorsqu’on prenait la mer, les chevaliers avaient pour habitude de suspendre leurs écus le long des bastingages des châteaux d’arrière. Ainsi faisait-on le long des bordages des embarcations : « Et quant les nés furent chargées d’armes et de viandes et de chevaliers et de serjanz, et li escu furent portendu environ des barz et des chastials des nés, et les banieres dont il avoit tant de belles[1]. »

Renverser l’écu d’un chevalier était lui infliger un déshonneur public qui rejaillissait sur la famille à laquelle appartenait le blason. On disait « la reconnaissance » de l’écu, pour le blason figuré sur l’écu : « Frapper sur la reconnaissance », c’était frapper le blason :

« Lincanors trait le braue qui fu fais à Valance,
« Et fiert le duc Betis sor la reconaissance[2]. »

  1. Geoffroi de Villehardouin, la Conquête de Constantinople, publ. par M. Nat. de Wailly, p. 42.
  2. Li Romans d’Alixandre : Combat de Perdicas et d’Akin.