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[ ÉPÉE ]
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modifie guère, mais les quillons commencent à se courber vers la lame. Les pommeaux sont en forme de disque le plus souvent ; on en voit cependant représentés en façon de vase trapu, dans lesquels on enfermait des reliques. C’est ainsi qu’est figure le pommeau de l’épée de la belle statue de saint George du portail sud de Notre-Dame de Chartres (fig. 9[1]). La poignée de cette épée est garnie d’un treillis de bandelettes de cuir, afin de bien tenir dans la main. Les quillons sont légèrement renversés vers la lame, et le fourreau est garni d’une chape avec bord de peau qui recouvre bien la garde, disposition qu’on trouve adoptée pour toutes les épées de cette époque.

Pendant la seconde moitié du xiiie siècle, il est deux genres d’épées, les épées à lames légères, cannelées, et les épées à lames lourdes et à section quadrangulaire. Les premières servaient de taille et les secondes d’estoc. Aussi les hommes d’armes en portaient-ils souvent deux : la première, très-longue, était attachée à l’arçon de la selle, et la seconde, plus courte, au baudrier, pour combattre à pied.

Il n’est pas bien certain que l’épée légère et longue possédât un fourreau. I1 se pourrait que ces armes fussent simplement passées dans un jeu de courroies. Il est un texte de Joinville, à ce propos, qu’il est bon de citer :

  1. Cette statue date de 1250 environ.