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d’ailleurs, au xiiie siècle, d’adjoindre, aux troupes levées par les seigneurs sur leurs vassaux, des mercenaires à pied ou à cheval et qui n’étaient armés que d’arcs ou d’arbalètes. Les vignettes des manuscrits de cette époque nous montrent parfois de ces hommes de guerre mêlés aux troupes d’hommes d’armes. L’Orient avait un grand nombre de cavaliers armés d’arcs, et cet usage dut être parfois imité par les Occidentaux. Ces cavaliers sont toujours légèrement équipés : une salade de fer sur la tête, ou une aumusse de peau, et sur le corps une double tunique. Voici (fig. 4 bis) un de ces cavaliers[1]. Son couire est pendu au côté droit de la selle. L’arc est de dimension médiocre. On voit comme le cavalier attachait les rênes à son bras gauche pour avoir les deux mains libres.

Jusqu’à Louis le Gros, les armées du suzerain étaient entièrement composées des contingents fournis par les seigneurs vassaux de la couronne ; mais, sous ce prince, des chartes d’affranchissement furent données déjà à quelques communes, et ces chartes portaient cette clause : « que les milices bourgeoises devaient le service militaire au suzerain requérant ». Dans l’état ordinaire, ces milices bourgeoises étaient chargées de la garde et de la police de la ville ; elles se composèrent d’abord d’archers et d’hommes armés de bâtons, c’est-à-dire de pieux ; plus tard elles eurent leurs compagnies d’arbalétriers constituées en corporations régies par des règlements sévères donnés par le suzerain, et formant ainsi, dans les cités, une

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Apocalypse avec figures, français (milieu du xiiie siècle).