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DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DE
L’ARCHITECTURE
FRANÇAISE
DU XIe AU XVIe SIÈCLE

T

TABERNACLE, s. m. Nom que l’on donne aujourd’hui à une petite armoire placée sur l’autel, au milieu du retable, et qui sert à déposer le ciboire.

L’établissement des tabernacles sur les autels ne date que du dernier siècle. Les hosties étaient déposées, jusqu’au XVIIe siècle, dans des édicules placés à côté de l’autel, ou dans une suspension (voyez Autel, et dans le Dictionnaire du mobilier français, l’article Tabernacle). Ces édicules placés près de l’autel étaient de bois, de pierre ou de métal, avec lanterne pour loger une lampe. On voit encore quelques-uns de ces tabernacles, datant du XVIe siècle, dans des églises de Belgique. Souvent ces réserves de la sainte Eucharistie étaient mobiles, et n’étaient placées près de l’autel que pendant le service divin.

TAILLE, s. f. On dit : « Une bonne taille, une taille négligée, une taille layée », pour indiquer la façon dont est traité un parement de pierre. La nature de la taille est un des moyens les plus certains de reconnaître la date d’une construction ; mais, dès le XIIe siècle, les diverses écoles de tailleurs de pierre ont des procédés qui leur appartiennent, et qu’il est nécessaire de connaître pour éviter la confusion. Ainsi certaines provinces n’ont jamais adopté la laye ou bretture[1], ou n’ont employé cet outil que très-tard. Des tailleurs de pierre ne se sont servis que du ciseau étroit ou large ; quelques contrées ont employé de tout temps le marteau taillant sans dents, avec plus ou moins d’adresse.

  1. Outil dont le taillant est dentelé (voyez Bretture).