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LA CITÉ DE CARCASSONNE

lument défaut. Mais, ce qui est certain, c’est que ces constructions du xive siècle ont été relevées sur les fondations romanes retrouvées partout, et notamment dans la Crypte du xie siècle que nous avons découverte sous le sanctuaire, en 1857, et qui fut alors déblayée. Seules, les voûtes de cette crypte avaient été détruites pour abaisser le sol de ce sanctuaire au xive siècle. Elles ont été remplacées par un plafond de pierre qui laisse apercevoir les anciennes piles et les murs percés de petites baies.

La nef romane présente une disposition qui a été adoptée assez fréquemment dans les églises provençales et du bas Languedoc. La voûte centrale, en berceau avec arcs-doubleaux, est contre-butée par les voûtes également en berceau, couvrant les collatéraux très étroits. Cette nef n’est donc éclairée que par les fenêtres des murs latéraux.

Une porte plein cintre, datant du commencement du xiie siècle, s’ouvre dans le bas-côté nord ; car autrefois la façade occidentale de la nef, ainsi que nous l’avons dit précédemment, était voisine des remparts et contribuait à leur défense. Sa base était seulement percée d’une très petite porte qui s’ouvrait dans un couloir dont on aperçoit les amorces.

Vers 1260 fut accolée au flanc sud du transept roman, une chapelle dont le sol est au niveau du pavé de l’ancien cloître, c’est-à-dire à 2 mètres environ au-dessous du sol de l’église. Cette chapelle renferme le tombeau de l’évêque Radulphe, dont l’inscription donne la date de 1266, comme étant