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Page:Viollet le Duc - Ancien théâtre françois, t. 7, 1856.djvu/304

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François d’Amboise.

bien gardé de faire le mauvais, Asseurez-vous que j’avois plus de cholère que de peur, car je n'en ferois voiuntiers un pas avant ny arrière pour un brave.

AUGUSTIN. Vous dictes vray, seigneur Camille ; il falloit avoir esgard à ma maistresse : il en fust advenu du scandale, et sa maison eust esté diffaméee ; davantage, cest Espagnol l'eust deshonorée et honnie en Naples, maintenant par lettres, puis par paroles deshonnestes et picquantes quand il y sera. Madame veut rompre, ou du moins découdre la pratique de ce poltron Espagnol, qu’elle craint, et, afin que vous ne vous doutiez de rien, elle dit qu’il est son parent.

CAMILLE. Il est vray qu’elle le dit : il faut bien qu’il en remercie le respect que je porte à la dame, car la place ne luy fut point demeurée.

AUGUSTIN. C’est tout un. Aussi ne l’aura —il guère gardée, car Madame, en descendant les degrés, m’a asseuré qu’elle s’en desferoit incontinent, et m’a prié de retourner tout court sur mes brisées.

CAMILLE. Or, seigneur Augustin, j’ai pensé un expédient que trouverez, à mon advis, très bon. Je voy l’importunité et impatience de cest Espagnol… Si ne voyez Angelique ailleurs qu’à son logis, vous serez tousjours en la mesme transe et mesme danger qu’avez esté de present ; ceste crainte vous troublera tous voz plaisirs et les rendra courts et imparfaits. Je connois que la seignore vous ayme et qu’elle fera tout ce que vous voudrez. Il y a des jardins, en ce faux-bourg Sainct-Gerrmain, accompaignez de logis et de chambres pour se retirer à part. Vous en trouve-