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criquet

court, ou bien elle était trop grande, il lui fallait se courber, cela devenait très fatigant.

Elle cherchait un prétexte pour cesser quand elle aperçut au bout de l’allée l’une de ses camarades de catéchisme. Tout en courant à sa rencontre, elle remarqua la robe tombant aux chevilles, le costume tailleur, les cheveux, autrefois flottants, relevés sur la nuque avec un large ruban noir : la fillette portait un rouleau à musique et marchait dignement près de sa femme de chambre.

— Vous venez jouer, Jeanne ? lui demanda tout de suite Criquet.

— Jouer ?… Oh ! non, je ne viens plus jamais. Je traverse seulement le parc pour aller au cours.

— Ah ! fit Camille, interdite. Et… Et cela ne vous ennuie pas ?

— Pas du tout !… Vous, vous jouez encore ? Au sabot ? Pas possible…

Jeanne eut un sourire écrasant.

— Oh ! dit Camille avec embarras. Je voulais savoir si je n’avais pas oublié.

— Eh bien, continuez, ma chère, amusez-vous… Ah ! dites-donc ! Demandez à madame votre mère si elle ne voudrait pas vous envoyer à un bon cours de danse. C’est le jeudi… On rit. Il y a des jeunes gens, des élèves de philosophie, un candidat à Polytechnique… On prend du thé. Elle vous permettra peut-être ?