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Page:Viollis - Criquet, 1913.djvu/279

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criquet

Camille qui écoutait, insensible, revit la maison tiède et fleurie, la vieille dame si gaie, la scène rapide surprise le matin même ; son cœur eut une secousse et de nouveau s’arrêta.

On entendit alors les pas de plusieurs personnes, puis des mots entrecoupés, des plaintes, des hoquets, quelqu’un qui résistait et qu’on entraînait vers le fond de l’appartement. Chacun s’était tû dans le salon.

— C’est madame Dayrolles qu’on ramène, murmura une voix,

Le silence retomba, frémissant de la douleur qui avait passé,

Mais il y eut un bruit d’étoffes soyeuses, des pas lourds, des exclamations, des soupirs pareils à des aboiements, et tante Éléonore fit une entrée théâtrale :

— Ah ! Ah ! gémissait-elle. Que je suis malheureuse ! Encore un deuil dans ma pauvre vie, et quel deuil ! Le meilleur des frères, qui m’a consolée dans mon veuvage ! Ah !… De l’air, vite de l’air, je me trouve mal !

Et tandis qu’on s’affairait autour d’elle, elle se laissait choir dans une confortable bergère, se renversait sur les coussins, sortait son flacon de sels, le respirait, les yeux clos, en poussant de petits cris, puis se redressait tout à coup pour éponger avec soin les larmes tombées sur la mousseline de soie de son corsage.

— Ces médecins sont des ânes ! continuait-elle avec