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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/107

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rêves

RÊVE DE POÈTE

Comme l’abeille ailée aux touffes du cytise
Se suspend à la fleur pour en pomper le miel,
Il faut laisser ton âme aux champs de l’irréel,
Boire au cytise en fleur l’élixir qui la grise.

Et toute peine morte et tout tourment banni,
La laisser butiner par le chemin béni,
Où les fleurs des buissons ouvrent leurs yeux d’aurore,
Et suivre en leurs détours les rêves au vol blanc
Qui posent quelquefois leurs ailes en tremblant
Sur une lyre d’or invisible et sonore.