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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/108

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l’enclos du rêve

LE BON RÊVE

Οui, les rêves un jour, oui, les rêves une heure
Peuvent masquer l’effroi des douleurs d’ici-bas ;
Mais les rêves les plus divins ne durent pas,
Et quand ils ont passé, c’est affreux et l’on pleure.
Peuvent masquer l’effroi des douleurs d’ici-bas ;
Puis contre des destins cruels comme la mort
Que nous sont la douceur et l’idéal des roses ?
Au fond des jours il est de si navrantes choses
Que rien ne les éteint, que rien ne les endort.

Et quand on croit pouvoir, pour oublier sa peine,
Délaissant son tourment, s’envoler vers le Beau,
C’est qu’on n’a pas goûté le désir du tombeau
Un soir pour y cacher toute l’angoisse humaine.