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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/120

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l’enclos du rêve


C’est en vain que je chercherais
La parole qui fixerait
Votre grâce chaste et l’attrait
Céleste de votre sourire.
En vain que je voudrais pour vous
Réunir des mots assez doux
Pour vous murmurer à genoux
Le rêve que je veux vous dire.

Mais afin qu’il vous soit conté,
Ce rêve cher qui m’a hanté,
À vos sœurs en suavité,
Aux fleurs, indiscrètes amies,
J’irai ce soir, le dévoilant.
Je connais leur parler charmant
Et mettrai mon secret d’amant
Sur leurs lèvres presque endormies.

À votre réveil, les muguets,
Les liserons et les bluets,
Les lis, les roses, les œillets
Vous répéteront à l’envie
Que mon cœur, si triste autrefois,
Est plein de cloches et de voix
Sonnant et chantant à la fois
L’hymne triomphal à la vie.