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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/133

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chansons aux bien-aimées


II

Je voudrais, sur des flots de turquoise pâlie,
Que nous allions au gré des vents aventureux,
En quête d’une rive où nous serions heureux,
Sans la griffe, à nos cœurs, de la mélancolie.

Je voudrais un paysage plein de soleil,
Un ciel très haut avec une lumière blonde,
Des prismes irisant les facettes de l’onde
Et des bandes d’oiseaux fuyant dans l’air vermeil.

Et que nous soyons seuls et ne voir dans l’espace
Que les ors des rayons, les reflets des couleurs,
Les ailes des oiseaux, comme de grandes fleurs
Qui s’ouvriraient au loin sur la brise qui passe.

Et, je le sais, qu’après sonnerait le retour,
Que nous serions bientôt remêlés à la vie ;
Mais nous aurions du moins satisfait notre envie
De boire aux deux flacons du rêve et de l’amour.