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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/134

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l’enclos du rêve

FIERTÉ

Ton souvenir vivant comme une sentinelle
Obstinément se dresse au chemin de mon cœur.
Et l’oubli que j’implore, et l’oubli que j’appelle
Se heurte en chancelant à ton spectre moqueur.
Obstinément se dresse au chemin de mon cœur.
Lors, à mon cœur trop vil je vais faire une gaine
Taillée en le granit sombre de mon orgueil,
Et sur l’amour vaincu je jetterai la haine
Comme on jette la terre aux planches d’un cercueil.

Et quand tu passeras, le sourire à la bouche,
Attisant du regard mon désir endormi,
Tu ne trouveras plus qu’un inconnu farouche
En l’amant d’autrefois devenu l’ennemi.