Aller au contenu

Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
l’enclos du rêve


Pan cherche, mais en vain, sous sa main mutilée
La flûte qui tomba du bout de ses doigts gourds.
Les Faunes étaient las, les Échos étaient sourds,
Et le vent brisa la flûte déjà fêlée
Que Pan cherche toujours sous sa main mutilée.

Dans son carquois noirci l’Amour n’a pas de flèche,
Et l’arc abandonné ne lance plus de traits,
Et les yeux de l’enfant cruel sont sans attraits,
Et sa lèvre est maussade, et sa mine est revêche.
Dans son carquois noirci l’Amour n’a pas de flèche.

J’irai seul au jardin où fleurit la sagesse,
Pour y cueillir la fleur déclose de l’oubli.
À l’autel de mon cœur le rite est aboli
Du culte que jadis encensa ma jeunesse.
J’irai seul au jardin où fleurit la sagesse.