Aller au contenu

Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
l’enclos du rêve


Les jours d’été sont décédés,
Et dans les rameaux dénudés,
Plus de nids tout enguirlandés
Aux vertes frises ;
L’archet faussé des aquilons,
Promène sur ses violons
Les râles et les sanglots longs
Des âpres bises.

C’est l’automne et ses arcs-en-ciel,
Qui mêle au lapis de ses ciels
Les grisailles des vieux pastels
Et les pourpres incarnadines ;
Transi, rouillé par les autans,
Il rit et pleure en même temps,
Puis se fait quelquefois printemps
Pour avoir des grâces divines.

Il effeuille le bois jauni,
Il tait la musique du nid.
Mais quel grand faiseur d’infini
En ses apothéoses brèves,
Quand il jette tous ses trésors,
Ses rubis, ses perles, ses ors,
Et fait d’hallucinants décors
Dans de grands horizons de rêves.