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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/38

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l’enclos du rêve

IV

L’astre royal s’endort sur des coussins gemmés,
Tout rutilants de pourpre et d’améthyste claire,
Et la mer se fait douce et chante pour lui plaire
La divine chanson de ses grands flots rythmés.

L’astre royal s’endort, puis ses voiles lamés
S’effacent dans le ciel, et le jardin stellaire
S’illumine comme un fabuleux sanctuaire
Où les fleurs auraient des calices enflammés.

Mais, au front des rochers, il est une autre étoile,
Éclatante lueur qui scintille et se voile,
Aux quatre coins des cieux surgissant tour à tour.

C’est le regard profond du phare, étoile humaine.
Qui scrute l’horizon et sur la mer lointaine
Veille comme un archer tout en haut de sa tour.