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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/37

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soirs

III

Les nuages s’en vont en grande cavalcade
Par les blêmes chemins menant aux horizons,
Ils vont en accrochant des pans de leurs toisons
Aux rochers anguleux de porphyre et de jade.

Le vent soufflant du Nord les met en débandade,
Déchire leur rideau qui frôlait les gazons,
Et qui s’entr’ouvre sur quelques blanches maisons
Et le vieux manteau gris d’un clocher de bourgade.

Des cloches, tristement, sonnent ainsi qu’un glas.

Les nuages pressés dans le ciel triste et bas,
Noirs coursiers indomptés que la bise éperonne,
S’en vont comme un troupeau saisi d’affolement :

Ces cloches, au lointain, qui sonnent tristement
Semblent jeter des pleurs parmi le soir d’automne.