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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/70

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l’enclos du rêve


Sa robe d’argent à la gorge ouverte,
Traînant à longs plis, frôle le gazon ;
Ses pieds nus sont blancs sur l’herbe très verte,
Un zig-zag d’azur ferme l’horizon…

Oui, j’étais enfant ; mais ma petite âme,
Ardente, adora d’un amour touchant
La Vierge que le clair soleil couchant
Nimbait de rayons et voilait de flamme.

Lorsque je vous vis, la première fois
— On ne sourit pas d’un rêve, on pardonne,
Mon regard crut voir la sainte madone
Que j’aimais avec mon cœur d’autrefois.

De ce souvenir que l’âme caresse,
Bouquet retrouvé d’un passé très doux,
S’exhale un subtil parfum de tendresse,
Dont l’arôme pur s’envole vers vous.