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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/91

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VIEUX

Autour de l’âtre, en rond, les vieux se sont assis.
Le feu pétille et flambe clair ; le coucou chante,
Et chaque vieille a pris la quenouille penchante,
Et de ses doigts tremblants tourne l’écheveau gris.
Les hommes, poings noués sur le bâton de hêtre,
Fixent la flamme bleue et leur cœur se souvient,
Et leur regard s’anime à la chaleur qui vient,
Dont la douceur les enveloppe et les pénètre.
Chaque vieille à son tour arrête le fuseau
Virant péniblement au bout des mains débiles ;
Et pour rendre leurs doigts engourdis plus agiles,
Dans un geste apeuré comme un envol d’oiseau,
Vers le foyer une seconde les repose.