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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/92

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l’enclos du rêve


Les hommes ont parlé des futures moissons
Et du proche printemps dont tardent les frissons,
Des vents rôdeurs sifflant à la fenêtre close.
Puis ils ont dit, ainsi qu’ils disent tous les soirs,
Que vraiment en hiver, quand il vente et qu’il gèle,
On est mieux d’être assis auprès de la chandelle
Que de chercher un gite au creux des chemins noirs.

Les femmes à présent se content des légendes,
Où des gars de vingt ans terrassent des dragons,
Où des sorciers, jeteurs de sorts, laids et bougons,
Agitent des tisons enflammés dans les brandes.

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Mais le coucou déjà sonne l’heure tardive,
Et les hommes, debout, commandent : « Faut partir.
Allons, femmes, allons ! c’est assez discourir :
Si nous passons trop tard et qu’un follet nous suive,
Vous en mourrez de peur, la Jeanne et la Fanchon. »
Et les femmes ont mis la mante à capuchon,
Alourdissant encor leur échine qui penche.

Au dehors l’air est vif, la terre est toute blanche.
Mais ils sont durs au froid et solides, les vieux.