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Géorgiques. Livre I.

viri,
exercete tauros ;
serite hordea campis,
usque sub imbrem
extremum
brumæ intractabilis ;
nec non tempus
tegere humo
et segetem lini,
et papaver Cereale,
et incumbere jamdudum
aratris,
dum licet
tellure sicca,
dum nubila
pendent.

Vere satio
fabis ;
tum sulci putres
accipiunt te quoque,
Medica,
et cura annua venit milio,
quum Taurus candidus
aperit annum
cornibus auratis,
et Canis cedens
astro adverso
occidit.

At si exercebis humum
in messem triticeam
farraque robusta,
instabisque
aristis solis,
Atlantides Eoæ
abscondantur tibi,
stellaque Gnosia
Coronæ ardentis
decedat,
ante quam committas sulcis
semina debita,
quamque properes
credere terræ invitæ
spem anni.
Multi cœpere
ante occasum Maiæ ;
sed seges exspectata
elusit illos aristis vanis.

hommes,
exercez (faites travailler) les bœufs ;
semez des orges dans vos champs,
jusqu’au-moment-de la pluie
dernière (qui vient à la fin de l’année)
du solstice-d’hiver intraitable (rigoureux) ;
et aussi il est temps
de couvrir de terre
et la graine du lin,
et le pavot de-Cérès,
et de peser au-plus-tôt
sur la charrue,
tandis qu’il est-possible de le faire
avec une terre sèche,
tandis que les nuages
sont-encore-suspendus.

Au printemps est le-temps des-semailles
pour les fèves ;
alors les sillons friables
reçoivent toi aussi,
plante de-Médie (luzerne),
et le soin annuel vient pour le millet,
lorsque le Taureau éclatant
ouvre l’année
de ses cornes dorées,
et que le Chien se-retirant
avec son astre opposé au Taureau
tombe (se couche).

Mais si tu travailles la terre
pour avoir une moisson de-froment
et des blés forts (de belle venue),
et que tu poursuives (veuilles)
des épis seuls,
que les Atlantides (les Pléiades) du-matin
se-cachent (se couchent) pour toi,
et que l’étoile de-Gnose (Crétoise)
de la Couronne ardente
se-retire-de l’horizon,
avant que tu livres aux sillons
les semences dues,
et que tu te-hâtes
de confier à la terre contre-son-gré
l’espérance de l’année.
Beaucoup ont commencé
avant le coucher de Maïa ;
mais la moisson attendue
a joué eux par ses épis vides.