Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 1.djvu/34

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Si tu sèmes et la vesce et les viles faséoles, si tu ne juges pas la lentille de Péluse indigne de tes soins, le coucher de Bootès t’indique le moment précis des semailles. Commence donc alors, et continue de semer jusqu’au milieu de l’hiver.

C’est pour régler nos travaux dans les champs, que l’astre aux rayons d’or partage, entre les douze constellations, le cercle qu’il parcourt dans le ciel. Cinq zones embrassent le vaste contour de l’Olympe : l’une, route flamboyante du soleil, est toujours brûlée de ses feux ; deux autres, à une égale distance de la première et tournant à sa droite et à sa gauche, s’étendent jusqu’aux pôles du monde. C’est le triste séjour des glaces éternelles et des noirs frimats. Entre ces deux dernières et celle du milieu, sont les deux espaces accordés par la bonté des dieux aux malheureux mortels, et de l’une à l’autre de ces zones favorisées, court la route oblique que suit le soleil à travers les signes du zodiaque. Le globe, qui s’élève du côté de la Scythie et des monts Riphées, s’abaisse et redescend du côté de la brûlante Libye. Pour nous, l’un des pôles est le point culminant de notre horizon ; l’autre est sous nos pieds et ne voit que le Styx profond et les pâles ombres des enfers. C’est à notre pôle que brille</poem>