Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 2.djvu/34

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dans ton champ un endroit propre à l’expérience ; fais-y creuser un puits profond, puis rejette dedans la terre que tu en auras tirée Que tes pieds alors la foulent et la pressent pour la faire descendre ; s’il en manque pour combler le puits, c’est un sol léger, et la vigne bienfaisante et les troupeaux y réussiront également ; si, au contraire, la terre ne peut rentrer dans la fosse d’où on l’a tirée, et si, cette fosse comblée, il en reste encore, c’est une terre forte : attends-toi à une glèbe grasse, lourde, résistante, et, pour la fendre, attelle à la charrue tes plus vigoureux taureaux.

Il est des terres salées, amères, où le grain ne réussit pas et que le labour ne peut adoucir. La vigne y dégénère ; la pomme n’y mérite plus son nom. Voici comment on reconnaît cette terre. Détache de ton toit enfumé des corbeilles d’osier du tissu le plus serré, ou des couloirs de ton pressoir. Remplis-les de ce mauvais terrain, verse par-dessus l’eau douce d’une fontaine, et foule ensuite cette masse imbibée : l’eau, se frayant un passage, ruissellera à travers l’osier ;