Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 2.djvu/8

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J’ai chanté jusqu’ici la culture des champs et la marche des astres : maintenant c’est toi, Bacchus, que je vais chanter, et avec toi les arbres des forêts et le fruit onctueux de l’olivier, si lent à croître.

Viens, dieu de la vigne, viens ! tout ici est plein de tes bienfaits : par toi l’automne a chargé de pampres nos riants coteaux ; par toi la vendange couronne de son écume les bords du pressoir. Dieu de la vigne, dépose tes cothurnes, et viens avec moi rougir tes jambes nues dans les flots du vin nouveau.

Je dirai d’abord que la nature agit diversement dans la production des arbres. Les uns, sans y être forcés par la main des hommes, viennent d’eux-mêmes et croissent au hasard dans les champs et le long des rives tortueuses des fleuves, comme le flexible osier, le genêt pliant, et le peuplier, et le saule dans sa verdoyante blancheur.

D’autres veulent être semés, comme le haut châtaignier, le grand