Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 2.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES GÉORGIQUES.

LIVRE II.




Hactenus Jusqu’ici
cultus arvorum j’ai chanté la culture des champs
et sidera cæli ; et les astres (constellations) du ciel ;
nunc canam te, Bacche, maintenant je chanterai toi, Bacchus,
nec non tecum et aussi avec-toi
virgulta silvestria, les pousses (les arbres) des-forêts,
et prolem et la postérité (les fruits)
olivæ crescentis tarde. de l’olivier qui-croît tardivement.

Huc, o pater Lenæe ; Viens ici, ô père (auguste) Bacchus ;
hic omnia plena ici tout est rempli
tuis muneribus ; de tes bienfaits ;
ager gravidus le champ chargé (riche)
floret tibi est-en-fleur à (par) toi
autumno pampineo, dans un automne couvert-de-pampres,
vindemia spumat la vendange écume
labris plenis : dans les vases pleins :
veni huc, o pater Lenæe ; viens ici, ô père (auguste) Bacchus ;
tingeque mecum et teins avec-moi
musto novo de vin-doux nouveau
crura nudata, tes jambes mises-à-nu,
cothurnis dereptis. tes brodequins étant ôtés.

Principio natura D’abord la nature
est varia est variée (agit de manières diverses)
arboribus creandis. pour les arbres devant être produits.
Namque aliæ, Car les uns,
nullis hominum cogentibus, aucuns des hommes ne les forçant,
veniunt sua sponte ipsæ, viennent de leur gré eux-mêmes,
tenentque late campos et occupent au-loin les champs
et flumina curva : et les bords des fleuves courbes (sinueux).
ut siler molle, comme l’osier flexible,
genestæque lentæ, et les genêts pliants,
populus, et salicta le peuplier, et les saules
canentia fronde glauca. blancs avec un feuillage verdâtre.

Pars autem surgunt Mais une partie s’élèvent (naissent)
de semine posito : d’une semence déposée en terre :
ut castaneæ altæ, comme les châtaigniers élevés,
æsculusque et le grand-chêne