Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



6 mai.


Mad, Mad, comment aurais-je pu supposer que ma dernière confession retentirait en votre âme au point d’y faire saigner d’anciennes blessures ! Prévoit-on jamais la vibration de ses actes dans les consciences environnantes ! Sans le vouloir, j’ai brutalement réveillé des soucis poignants, que votre amour travaillait à endormir, et ce chagrin que vous m’aviez caché, comme on cache un mort, s’est levé les yeux grands ouverts.

Lorsque jadis j’ai déserté les vieux noyers du parc, je croyais bien ne faire de mal qu’à moi-même. Tout rentrera dans le calme, pensais-je, comme après la chute d’un corps