Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/142

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l’épanouissement d’une vie nouvelle mais par des sanglots, vous me posez encore, avec une sagacité digne du plus pénétrant des psychologues, cette capitale question : « Ce n’est point tout d’être rentré dans vos limites et votre rôle, je veux savoir quand vous avez pleuré pour la première fois. »

Mad, je vois bien que vous voulez toute mon âme. Ce n’est point assez d’admirer les sorciers, les hérésiarques et tous les grands convertis du moyen-âge, qui vidaient, aux yeux du peuple, sur la place publique, la hotte de leurs détestables péchés et qui clamaient avec volupté le détail de leurs fautes ; il est encore besoin de les égaler par l’humilité et de laver ma coulpe dans un dernier aveu. Il n’est aucun de mes sentiments successifs qui doive vous demeurer ignoré, puisque c’est toute ma vie que je veux déposer au pied de votre tribunal, avant de m’asseoir à votre droite.


Je vous ai narré la sécheresse de mes émo-