Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/169

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mieux que ma vie, qui demeura longtemps embarrassée d’entraves et d’obscurité voulue.


…Nous nous acheminâmes vers la petite allée, au fond de laquelle votre grand-père nous attendait, à l’abri des lances du soleil. Nous nous tenions étroitement enlacés, tout en avançant sous le dôme de feuillage, et nos pensées se complétaient sans heurt.

Je songeais à cette fameuse page des Martyrs, que je vous avais lue quelques jours auparavant :

« Tu croyais peut-être que dans mes songes de félicité, je désirais des trésors, des palais, des pompes ? Hélas ! mes vœux étaient plus modestes et ils n’ont point été exaucés ! je n’ai jamais aperçu au coin d’un bois la hutte roulante d’un berger, sans songer qu’elle me suffirait avec toi. Plus heureux que ces Scythes, dont les Druides m’ont conté l’histoire, nous promènerions aujourd’hui notre cabane de solitude en solitude et notre