Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/172

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sans emphase, sachant plus de choses que moi et que ceux qui m’ont précédé, car il eut le temps de recueillir notre expérience et de l’accroître de quantité de preuves personnelles.

« Vous voici à l’heure où cet héritage collectif va passer en entier dans vos mains. Nous n’avons travaillé que pour vous ; à votre tour de ne vouloir que le bonheur de vos descendants. Je sais que vous me comprenez mieux que moi-même, car avec votre diable de philosophie et ce que vous appelez, je crois, l’esprit d’analyse, vous expliquez et rendez lucide ce que je sens. Voyez donc si, en accumulant sur un point qui est votre personne, cette masse de sentiments obscurs transmis de cœurs en cœurs, vous ne réaliseriez pas la formule bizarre inscrite sur le mur de votre « grenier » : un principe d’ordre avec de l’amour partout ».

Jamais je n’aurais pensé être si bien deviné. Votre grand-père s’efforçait d’employer mon langage ; il disait les mots qu’il faut. Il