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Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/54

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cuits, pour aboutir à mon point de départ, séjour de toute sagesse. Mad, j’ai humé la fleur de votre âme ingénue, et me revoici, simple comme un enfant, tout épanoui. Vous m’avez pris par la main et les voix joyeuses, les voix éternelles des ancêtres peuplent à nouveau la charpente de mon rêve.


À l’autre extrémité du couloir siège un grenier ventru. Il ne porte aucune désignation particulière et j’ignore son histoire. Je l’ai souvent fréquenté, mais sans grande intimité, et seulement pour satisfaire mes instincts carnassiers. L’été on pêchait les pigeons avec une longue ligne et un hameçon dissimulé dans une boulette de pain. Les pauvres volatiles « bichaient » rarement, mais enfin nous avions le cruel bonheur d’en héler parfois un et de le promener le long des parois de la tour. Ce braconnage n’allait pas sans danger pour nous. Car si par malheur le jardinier relevait, de dessus ses semis, son dos voûté, pour inspecter la direc-