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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/104

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Maintenant l’œuvre est faite et belle à tout jamais.
Elle frissonnera, symbole de la paix,
Le long des grands panneaux des chambres nuptiales,
Où vient s’harmoniser la joie initiale
De vos deux cœurs fondus dans le même souci
De survivre à soi-même en d’autres… Et voici
Que j’entends s’essorer de la tapisserie
L’insouciance adorable des voix chéries,
Des voix frêles, des voix douces qui vont flottant
Dans la sérénité de votre âme ; et j’entends
S’approcher la rumeur de votre descendance,
Avant-courrière d’avenir, et qui s’élance
À l’assaut des demains, à l’assaut des saisons,
Et des jeunes vergers où nous éternisons,
Au déclin merveilleux des soleils qui se pâment,
Nos rêves, nos désirs et l’âme de nos âmes.




Chantez, gais moissonneurs d’un éternel été,
Ayant indéfini l’ouvrage souhaité ;
Chantez, bons tisserands des heures coutumières,
Vous n’aurez pas en vain déserté vos chaumières ;
Artistes de la Vie, et pour avoir ouvré
Le type linéal, chantez, vous revivrez.