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IV
Les âmes sœurs se sentent pénétrées
D’un doux émoi fait de larmes filtrées
À travers les cloisons du sentiment ;
Et les rumeurs de l’une obscurément
Chez l’autre sont toutes enregistrées.
Sans se connaître elles ont leurs entrées
Dans leur chaque maison, où, bien cloîtrées,
Elles se cherchent le soir par moment,
Les âmes sœurs.
Leurs aspirations, en vain frustrées,
Voudraient s’unir par delà les contrées ;
Mais comprenant que leur tourment
Est d’adorer sans voir, éperdument,
Elles mourront sans s’être rencontrées,
Les âmes sœurs.