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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/137

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III

Ô voyageurs, déjà la nuit s’achève,
Chassant dans l’air les papillons du rêve,
Et dans les bois les fauvettes d’amour.
Écoutez les battements des tambours,
Qui disent les pulsations du glaive.

Fuyez, fuyez la caresse trop brève,
Et les moiteurs hypocrites de l’Ève ;
La route est longue et les printemps sont courts,
Ô voyageurs !

Malheur ! les bois de vos vaisseaux sans sève
Ne fendront plus les sables de la grève,
Et forcés de pérégriner toujours,
Vous penserez aux couchants des beaux jours,
Vous qui partez quand l’aurore se lève,
Ô voyageurs !