La végétation des sommets est cruelle,
Et la ronce assouvit sa faim perpétuelle
Aux festins de Midi,
Sur l’homme en son été qui boit, le front hardi,
L’eau du torrent dans son écuelle.
Mais partir ! arriver au pied du sycomore !
Ô neiges du couchant ! ô clartés de l’aurore !
Frais désirs blondissants
D’avancer sur la route ! et regrets pâlissants
De ne pouvoir la faire encore !
Voyez au bas du mont c’est le guide en partance,
Au long bâton ferré qu’effraye la distance.
Que tente l’Au-delà ;
C’est le premier regard à la Vie, et cela,
C’est l’air de sa première stance.
Mais au pied du second versant c’est l’arrivée,
Après l’effort de mainte et mainte relevée ;
C’est le repos final ;
Le dormir dans l’iris d’un vesper automnal,
Après la chanson achevée.
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