nationale. Je tiens, sans plus, à constater que la Renaissance, primitivement italienne, implante et acclimate en France ses deux plus influents facteurs, la nature et la vérité rationnelle.
De mêmes les trois unités, dites aristotéliciennes, — je prends mes exemples au hasard — font leur apparition officielle[1] au début du xviie siècle, et proclament la supériorité de la raison sur le lyrisme de Jodelle ou la fantaisie désordonnée de Hardy. Plus tard, en 1657, dans sa Pratique du théâtre, l’abbé d’Aubignac, d’accord avec le goût français de l’époque, écrira : « Je dis que les règles du théâtre ne sont pas fondées en autorité, mais en raison. » C’est avouer que l’emploi de ces fameuses règles n’est nullement arbitraire, mais s’impose despotique par une prescription des lois de la nature.
- ↑ Je dis officielle, car depuis le xvie siècle les trois unités extraites d’Aristote par les Italiens étaient connues des érudits. Ni les Espagnols ni les Anglais ne les avaient ignorées. Scaliger en France et Jean de la Taille en parlèrent. Ce fut Mairet qui en formula la théorie dans la préface de Silvanire (1631). Il les mit en pratique dans Sophonisme (1634), notre première tragédie régulière.
tiste exagère la nature pour la davantage manifester. « L’idéalisation des figures reproduites par l’art dans toutes les branches de l’art plastique et de la poésie, n’est nullement exclue par le précepte d’observer la vérité. » (Voir Renouvier, Nouvelle Monadologie, p. 320) ; 3o que le principe d’imitation prend plus ou moins d’importance suivant la philosophie de chacun et l’idée qu’on se fait des rapports de la nature à notre nature.