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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/58

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comme fioritures littéraires, mais tenu pour nécessité métaphysique, pour partie intégrante de l’idée à évoquer.

Récapitulons. Tous deux, parnassiens et symbolistes, usent de symboles, pourtant aucun lien de similitude ne rapproche entre elles les œuvres des uns et des autres. La conception diamétralement opposée que ces poètes se sont faites du monde, — tout vers étant l’affirmation inconsciente d’un système philosophique, — explique l’antagonisme des deux esthétiques en question.

Le parnassien positiviste ne regarde pas au delà des apparences, ne suppose rien derrière les objets étalés à sa vue. Or, si l’on admet l’impossibilité, pour les phénomènes, d’exister en soi et par soi, si l’on est obligé d’avouer qu’un Être, qu’une Essence constitutive informent la matière ; qu’une Réalité supérieure, Cause suprême et Principe premier, préside aux lois de l’univers, on peut avancer sans témérité cette proposition : le parnassien en niant la Chose en soi ne pense que des relativités, que des symboles.

Le symboliste au contraire, en qui s’avère la croyance à la nécessité d’un Esprit, d’une Conscience universelle, d’un Dieu transcendant ou imminent, n’aperçoit dans les choses qui l’entourent que les gestes pétrifiés d’une Âme, que les attitudes incar-