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Scène III
VICTOR, ESTHER.
ESTHER
Bonjour, Victor. Je te souhaite un heureux anniversaire.
(Elle l’embrasse.)
VICTOR
Ah ! c’est toi, Esther, bonjour. (Un temps.) Merci.
ESTHER
De rien.
VICTOR
De rien ? Alors, pourquoi le dis-tu ?
ESTHER
On dit de rien, par politesse.
VICTOR
Chez moi on dit : il n’y a pas de quoi.
ESTHER
C’est plus long.
VICTOR
Écoute, Esther, ne t’occupe pas de moi. Laisse-moi tranquille. Soigne tes poupées. Lèche tes chats, aime ton prochain comme toi-même et sois une enfant docile, en attendant d’être une bonne épouse et une bonne mère.
ESTHER
Tu ne m’aimes plus, méchant !
VICTOR
Tu ne comprends pas. Tu ne comprendrais pas. Tu es comme Lili. Tiens, Lili, qui a cassé la potiche tout à l’heure, et qu’on va probablement renvoyer, parce qu’elle a l’intention de m’accuser.
ESTHER
Et ce n’est pas toi ?