Page:Vitrac - Victor ou les Enfants au pouvoir, 1929.djvu/37

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ANTOINE

Hein, quoi ?

ÉMILIE

C’est mon petit Victor, Victor qui vous appelle.

ANTOINE

C’est toi, Victor ? Viens ici, mon petit, et dis-moi ce que tu veux.

VICTOR

Je veux que tu me parles de Bazaine.

TOUS

Oh, Victor !

ANTOINE, déclamant comme une leçon apprise par cœur.

BAZAINE (zè-ne) (Achille), maréchal de France, né à Versailles. Il se distingua en Crimée et commanda en chef au Mexique, non sans mérite ; mais chargé en 1870-71 de la défense de Metz, il trahit véritablement son pays par son incurie, son incapacité, l’étroitesse et l’égoïsme de ses vues. Il se laissa renfermer dans la place, ne tenta que des efforts dérisoires pour en sortir, engagea de louches négociations avec Bismarck, puis rendit la ville sans avoir fait ce que lui prescrivaient l’honneur et le devoir militaires. La peine de mort à laquelle il fut condamné en 1873, ayant été commuée en celle de la détention, il réussit à s’évader, et se retira en Espagne, où il vécut entouré du mépris général (1811-1888).

(Il se met à pleurer.)
THÉRÈSE

Tout cela est honteux, honteux, honteux.

(Elle se cache la tête dans les mains.)
CHARLES

Mais non, Thérèse, mais non, c’est très amusant, je vous assure…

ÉMILIE

Charles ! eh bien !