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Page:Vitrac - Victor ou les Enfants au pouvoir, 1929.djvu/46

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LE GÉNÉRAL

Autrefois quels youyous. (Il chante.) Et youp par-ci, et youp par-là.

CHARLES

Général, vous ne nous ferez pas croire…

(Tous rient.)
LE GÉNÉRAL, désignant Esther et Victor qui sont restés embrassés.

Joli duo, ces deux petits. Grands tous les deux. Parions que vous les marierez.

THÉRÈSE

Ah, non !

ÉMILIE

Pourquoi pas, Thérèse ? Notre Victor et votre Esther, je n’y ai jamais pensé, mais mon Victor et Esther. Enfin, pour la plaisanterie Esther pourrait bien s’appeler Paumelle, je m’appelle bien Paumelle, moi. Bien sûr, on a le temps d’y penser, mais les voyez-vous ensemble, et nos familles réunies. Antoine est de mon avis, j’en suis sûre.

CHARLES

Mon Dieu, Thérèse… Émilie, ils ont bien le temps.

ANTOINE

Non, ils n’ont pas le temps. Nous allons les marier tout de suite. Hein ? histoire de rire. Allez, je vous marie, et je suis sûr que vous savez déjà jouer les amoureux. N’est-ce pas général ? ça va être très rigolo.

LE GÉNÉRAL

C’est cela, jouez-nous papa et maman. Ah, quelle bonne idée. Là, Victor, tu es le papa. Esther, tu es la maman. Et c’est la femme qui commence, bien entendu.

(Un long silence, pendant lequel Victor parle bas à Esther.)

(Esther et Victor vont jouer la scène que la petite fille surprit entre Charles et Thérèse.)

ESTHER

Friselis, friselis, friselis.