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Page:Vitrac - Victor ou les Enfants au pouvoir, 1929.djvu/70

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IDA

Si, général, autant que possible n’en plus souffler mot.

(Silence.)

Il serait naturel de raconter ma vie de A à Z. Tu connais A, vous connaissez Z.

VICTOR

Nous connaissons P. (Gêne.) Votre pâleur, votre peine, vos perles, vos paupières, vos pleurs, votre privilège. Nous connaîtrons votre passage. Vous favorisez les combinaisons. Dans un monde plus avancé, vous vous nommeriez mousse de platine. Oh, catalyseuse ! Qu’importent ces débordements sulfureux, quelques mauvaises passions peuvent en mourir, quelques carbones précieux aussi. Vous tombez parmi nous comme un bijou dans le mercure. Je plains celui qui devra en payer les conséquences fatales, le coupable des pots cassés.

IDA

Vous dites ?

CHARLES

Ne l’écoutez pas, madame, il parle aux anges.

VICTOR

Remerciez-le, madame, il ne sait pas ce qu’il dit.

CHARLES

Je devrais le gifler.

LE GÉNÉRAL

Giflez-le donc, à la fin !

(Le père lève la main et la tient suspendue un instant ; il la laisse tomber, découragé.)

VICTOR

Général, votre sabre est rouillé et vous puez.

LE GÉNÉRAL

Madame Paumelle, votre fils est perdu.

VICTOR

Maman, tu es enceinte d’un enfant mort.